L’enfant et le maudit de Nagabe – éd. Komikku

Nagabe est un jeune mangaka de vingt-cinq ans, vivant à Tôkyô. Il a publié plusieurs œuvres au Japon, dont Buchô wa Onee. On y retrouve fréquemment des personnages anthropomorphes, étant donné qu’il trouve les humains trop communs à dessiner. Ses inspirations sont multiples, il a fait de nombreuses recherches pour améliorer la précision de ses décors, car il est à l’origine spécialisé en design des personnages. Sa principale source d’inspiration pour L’enfant et le maudit, – qui lui permet de faire décoller sa carrière en 2015 – est Tasha Tudor, grande illustratrice américaine de livres pour la jeunesse.

            Publiée aux éditions Komikku, L’enfant et le maudit (Totsukuni no shôjo, en version originale) est donc sa première série traduite en France, et aussi la plus aboutie. Unique en son genre, elle nous fait plonger dans un monde séparé entre L’Intérieur, où vivent les humains, et l’Extérieur, où sont rejetées les créatures maudites, inspirées du Markhor, une espèce de chèvre d’Asie centrale. La raison de cette ségrégation ? Les Maudits, désespérés par leur condition misérable, tentent d’infliger leur peine aux humains. Il est d’autant plus surprenant de découvrir qu’une enfant humaine, Sheeva, et un Maudit, le Professeur, cohabitent à l’Extérieur.

            A travers ces personnages et la séparation des deux mondes, c’est encore une fois l’ombre et la lumière qui s’affrontent. La magie et la malédiction servent ici de métaphore à un concept universel, la différence. Mais si la peur et la vengeance sont les sentiments dominants d’un côté comme de l’autre, la relation entre Sheeva et le Professeur nuance le sombre tableau et apporte, si non de l’espoir, un peu d’insouciance. A lire à partir de 14 ans, cette série renouvelle les codes du genre avec seulement six tomes publiés pour l’instant. À venir découvrir sans attendre !