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Il est des hommes qui se perdront toujours – Rebecca Lighieri

Née à Marseille et agrégée de lettres modernes, Emmanuel Bayamack-Tam est une autrice prolifique. Elle signe onze romans sous son nom aux éditions POL entre 1996 et 2018. Son dernier livre, Arcadie, a reçu le Prix du Livre Inter en 2019. 

Depuis 2013 elle publie des romans noirs sous le nom de Rebecca Lighieri. Après Husband et Les garçons de l’été, prix des libraires Folio 2017, Il est des hommes qui se perdront toujours paraît en mars 2020.

D’après l’éditeur, “Il est des hommes qui se perdront toujours est un roman noir, au sens où il ambitionne de dire quelque chose du monde social, de sa dureté, de sa folie, de sa barbarie. Un roman qui se confronte aux forces du mal, qui raconte l’enfance dévastée, l’injustice, le sida, la drogue, la violence dans une cité de Marseille entre les années 80 et 2000.”

On y suit Karel, premier né d’une famille de trois enfants, il vit dans un petit appartement miteux, dans la cité fictive d’Antonin Artaud, des quartiers nords de Marseilles, à proximité d’un bidonville “le passage 50”. Entre violence physique, verbale, alcool et drogue, il grandit, cherchant à s’émanciper et à vivre une autre vie que la sienne. Il se rêve une destinée différente, loin de la maltraitance, de la pauvreté et de la misère sociale où il a grandit ; mais la violence le ratrappe, continuellement, comme un héritage dont il ne peut se départager.

Entre roman noir et récit familiale, l’autrice nous livre ici un texte magnifiquement écrit dont les pages se tournent d’elles même, impatientes de nous faire découvrir et apprécier la suite de l’histoire. Une histoire violente, sombre, emplit de maltraitance et d’abus, de crimes horribles, mais jamais écoeurants. Rebecca Lighieri parvient à faire ressortir l’horreur de ce quotidien sans jamais verser dans l’excès de descriptions et de détails, qui donnerait à ce roman un côté glauque ou malsain. Au contraire elle parvient à le rendre vivant, à y dissimuler des moments de joies, de bonheur enfantin. Elle présente tout au long du livre une culture populaire riche et vaste, d’IAM à Céline Dion en passant par Michael Jackson et Cheb Hasni qui accompagne l’histoire avec justesse.

“Il est des hommes qui se perdront toujours” est un roman noir et violent magnifiquement écrit et maîtrisé du début à la fin. C’est un livre qu’on ne lâche pas avant la dernière page.

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